L’histoire de la chèvre Angora et du Mohair

Saviez-vous que la chèvre Angora tire son nom de la province d’Angora (maintenant Ankara) en Turquie dont elle est originaire.

Mukhayyar : “celle qui est choisie, la plus belle” ! C’est de ce verbe arabo-persan que prend naissance le mot mohair, nom de la toison de la chèvre Angora.

Il y a plus de douze siècles la précieuse étoffe tissée d’un poil doux, est déjà très recherchée et au 11e siècle en Turquie elle est réservée aux vêtements du sultan.

Connue 2 000 ans avant J.C au Tibet, c’est dès le 4ème siècle avant J.C que des tablettes de Summer témoignent de la présence des chèvres Angora alors que les grecs de l’antiquité racontent la célèbre histoire de Jason et la toison d’Or.

A partir du 11ème siècle, elle s’ébroue sur les plateaux de l’Anatolie en Turquie, au coeur de la province d’Angora (actuel Ankara).

Là, se développe le premier artisanat du mohair –  mot dont l’origine est Mukhayyar qui signifie “celle qui est choisie; la plus belle”.

chevre mohair des bergers cathares

Sa brillance, son élasticité, son confort et la beauté de ses couleurs séduisent les sultans et font sa renommée.

Dès le 16ème siècle, l’Europe commence à importer des fils et des vêtements turcs.

Ce n’est qu’au 19ème siècle qu’elle dispose enfin de fibre brute et développe une véritable industrie du mohair, principalement en Angleterre et en France.
En France au 15e Siècle, Jacques Coeur, grand argentier du roi Charles VII, fait venir un troupeau de ces “caprins à poil long, ondulé, doux et propre à la teinture”.

Ce troupeau est installé à la ferme de la “Chevrottière” dans les environs de Saint-Pourcain-sur-Sioule en Allier. On y apprend que le pelage de ces chèvres d’Orient servit pour le tissage précieux de linges liturgiques et d’habits sacerdotaux des moines du prieuré du Montet. Hélas les troupeaux ne survivent pas aux famines de l’époque.

Ce n’est que dans les années 80 que des éleveurs à l’âme de pionniers ont réussi sa réintroduction, après bien des pérégrinations, sur les pâturages français. Sa rusticité lui a permis de s’adapter à tous les milieux et à tous les climats. La chèvre à la toison somptueuse s’est installée dans nos fermes en FRANCE et, s’y trouvant bien, a décidé d’y rester.